Obsessionnel

Publié le par Ping' & GéGé

C'est le mot qu'une amie récemment devenue proche avait employé au sujet de mon besoin maladif de m'entourer de vie. Et oui, car tandis que je pleurais encore le départ de mon amour de chartreux, je commençais à ressentir également un cruel manque de créature vivante et poilue à mes côtés. Et alors que, de semaine en semaine, je traînais une fatigue et une lassitude toujours plus grandes, cela me tomba dessus.

 

Du côté du refuge, les choses se précipitaient. Loin de moi, mais jamais trop loin tout de même : j'avais de quoi m'informer, et je n'y manquais jamais. Et ça nous était tombé dessus bizarrement, sans prévenir. Février, le seul chat qui me raccrochait un minimum au refuge (hormis mon gros Noirot qui, c'était certain, ne mettrait jamais les pieds chez moi) risquait d'être relâché. Relâcher un chat qui a aussi peu de chance d'être adopté, au fond, je n'ai rien contre (bien sûr, il s'agissait de le relâcher en continuant à le nourrir et à surveiller son état). Relâcher le chat à qui je m'étais efforcée de donner autant cet été, ce chat à qui je commençais à m'attacher sérieusement et par-dessus tout, ce chat qui constituait mon dernier espoir d'adopter avant la fin de cette fichue prépa... Je n'ai pas pu l'encaisser.

 

Discutions, hésitation. Pesée du pour et du contre - un chat, en appartement ? Il va t'empêcher de travailler. Et puis c'est compliqué. Et puis, et puis... Bon d'accord. Et le voilà. Février dans toute sa splendeur. Février qui est passé du chat terré dans son coin qui ne se laisse pas approcher à un sacré casse-cou, qui fait tomber des plantes, déchire les rideaux et m'empêche de dormir - oui, mais c'est mieux que les insomnies, qui ne sont plus qu'un mauvais souvenir. Mais c'est ce même chat qui fait d'énormes câlins, qui me fait la fête le matin quand je me lève ou le soir quand je rentre. C'est ce même chat qui a comblé tous les manques. 

 

Alors oui, maintenant je le sais. Je ne suis pas sortie du deuil que j'ai déjà besoin d'une nouvelle présence. Je n'ai pas cicatrisé, mais le besoin de vie est plus fort que le reste. Il me manque toujours mais peu à peu, le pluriel prend le dessus sur le singulier. Et puis le jour où le destin me pousse un peu, je me lance.

C'est grave, docteur ?

 

img0177j0.jpg

Publié dans Sentiments

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article